Par Bill Howatt, fondateur de Howatt HRE, cofondateur de MFIQinc. et président du comité technique sur la gestion de l’incapacité au travail, et Troy Winters, agent principal du SCFP en santé et sécurité et président du comité directeur CSA en santé et sécurité au travail. Écrit pour le Groupe CSA.

Il est établi que les substances récréatives, médicales et autres comme l’alcool, le cannabis, les analgésiques et les médicaments pour le rhume peuvent affaiblir les travailleurs. Bien que leur utilisation à des fins non médicales soit une préoccupation importante des milieux de travail au Canada, les employeurs doivent aussi être conscients des nombreuses autres incapacités comme la fatigue et le stress psychosocial (les exigences de l’emploi) qui peuvent nuire à la santé mentale et physique des employés.

Ce que les employeurs peuvent faire pour protéger les travailleurs des effets du stress
La relation entre le stress et le risque de consommation de substances en milieu de travail
Conseils pratiques pour les employeurs
Cinq mesures pour protéger la santé mentale des travailleurs
Autres Ressources

Ce que les employeurs peuvent faire pour protéger les travailleurs des effets du stress

L’employeur engagé à protéger la santé mentale des travailleurs sait que le stress n’est pas toujours relié au travail. Les soucis financiers sont un élément considérable de stress personnel, qui peut avoir des répercussions négatives sur le rendement et le bien-être des employés.

Les employés qui peinent à composer avec le stress et qui sont aux prises avec un état de dérèglement sont plus susceptibles d’adopter des comportements d’adaptation au risque comme la consommation d’alcool ou autres substances pour modifier leur état mental. Une situation qui peut rapidement dégénérer pour aboutir à un trouble de consommation de substances.

L’employeur ne peut pas éliminer tout le stress des travailleurs. Il peut toutefois instaurer des politiques et des plans pour prévenir les atteintes psychologiques et soutenir la santé mentale des travailleurs. Miser sur CSA Z1003-13, Santé et sécurité psychologiques en milieu de travail, CSA Z1008:F21, Gestion de l’affaiblissement des capacités au travail et CSA Z1011:20, Système de gestion d’incapacité au travail peut aider les employeurs à déterminer cOMMENT AGIR.

La relation entre le stress et le risque de consommation de substances en milieu de travail

La consommation de substances peut augmenter le risque de blessures pour les employés et de dommages aux opérations d’une organisation, peu en importe le secteur ou la taille— le risque est plus élevé dans le domaine de la construction. Selon une étude américaine, 21 % des travailleurs ont été mis en danger, blessés, ou encore ont dû recommencer un projet ou travailler des heures supplémentaires à cause de la consommation d’alcool d’un collègue.

La dépendance et le trouble de consommation de substances ont des répercussions négatives sur la productivité, le fonctionnement, la fiabilité, la motivation, la mémoire, la solution de problèmes et les aptitudes sociales des travailleurs.

Conseils pratiques pour les employeurs

Les normes sont créées suivant un processus collaboratif fondé sur le consensus, qui a engagé des autorités canadiennes de premier plan dans ce domaine, y compris la participation d’employeurs, de travailleurs, d’organismes de réglementation en santé et sécurité au travail et d’intervenants qui représentent l’intérêt général et les prestateurs de services. Elles ont été élaborées pour offrir aux employeurs des conseils pratiques sur ce qu’ils peuvent faire peu importe la taille de leur organisation ou le secteur concerné.

Les normes visent à réduire les préjudices mentaux et à promouvoir la santé mentale. Ensemble, elles aident les employeurs à réduire le risque de maladie mentale et de consommation de substances en milieu de travail :

  • CSA Z1003 : Santé et sécurité psychologiques en milieu de travail.
    Vivre avec des niveaux excessifs de stress négatif pendant un certain temps ou être exposé à un trauma peuvent augmenter le risque de trouble mental du travailleur et avoir des répercussions négatives sur son fonctionnement et son bien-être émotif. CSA Z1003 aide les organisations à comprendre comment les facteurs de risque psychosocial peuvent nuire à la santé mentale et contribuer à un stress négatif. Elle les aide aussi à créer une stratégie de santé mentale en milieu de travail pour prévenir les préjudices mentaux et favoriser la santé mentale des travailleurs.
  • CSA Z1008 : Gestion de l’affaiblissement des capacités au travail.
    Cette norme vise la consommation de substances en milieu de travail et propose un cadre de travail qui permet à l’employeur de gérer tous les types d’incapacités dont la fatigue. Elle offre des considérations en matière de communications et de formation pour aider les organisations à conscientiser leurs employés quant aux dangers de la consommation de substances et décrit comment l’employeur peut réagir quand il soupçonne qu’un employé est aux prises avec une incapacité en milieu de travail.
  • CSA Z1011 : Système de gestion d’incapacité au travail.
    Maintenant que la toxicomanie est reconnue comme un trouble de consommation de substances, les employeurs doivent comprendre leur obligation en vertu des lois provinciales des droits de la personne, à savoir fournir un accommodement à toute personne atteinte d’un trouble de consommation de substances. La norme CSA Z1011 aide les employeurs à faciliter l’accès à des soins qui comprennent une réponse aux rechutes et la prévention des rechutes, et à éliminer les barrières à l’accès aux soins, par exemple en fournissant des dispositions de travail flexibles.
Cinq mesures pour protéger la santé mentale des travailleurs
  • Créer une culture d’inclusivité au travail: miser sur des cultures inclusives et sûres qui éduquent les travailleurs quant au soutien qui leur est accessible quand ils en ont besoin.
  • Établir des normes et des attentes: à l’aide de CSA Z1003, CSA Z1008 et CSA Z1011, définir un programme qui protège les employés contre les préjudices mentaux et soutient les travailleurs frappés d’incapacité. Les programmes réussis adhèrent au cadre planifier-faire-vérifier-agir pour assurer que les programmes et politiques fonctionnent et font ce qu’ils sont censés faire.
  • Éliminer la honte: atténuer la crainte des travailleurs de chercher de l’aide pour des problèmes de santé mentale ou de consommation de substances.
  • Former les leaders en poste à s’informer: des problèmes de santé mentale et troubles de consommation de substances se manifestent souvent en tant que changements de comportement au travail. Les leaders doivent savoir comment agir quand ils soupçonnent qu’un employé pourrait avoir un problème de santé mentale ou un affaiblissement de ses capacités. Ils sont responsables de demander à l’employé s’il a besoin d’aide, ce qui permet à l’employeur d’assumer son devoir d’accommodement.
  • Respecter la confidentialité: aucune information au sujet d’une incapacité ne doit être partagée. Il faut s’assurer que les contrôles et systèmes restreignent l’information aux personnes qui doivent la connaître.
Autres ressources

Le Groupe CSA dispose de nombreuses ressources pour aider les organisations à gérer l’affaiblissement des capacités en milieu de travail, y compris un cours virtuel gratuit pour traiter des troubles de consommation de substances, tel qu’établi dans CSA Z1011:20 et CSA Z1008:21.

Le Groupe CSA a aussi élaboré des outils complémentaires gratuits pour aider à mettre ces normes en pratique dans les organisations peu importe leur taille. Pour en savoir plus visitez la page du Groupe CSA sur la gestion de l’affaiblissement des capacités au travail.

*La désignation complète et le titre de la norme est CAN/CSA-Z1003-13/BNQ 9700-803/2013 (R2022), Santé et sécurité psychologiques en milieu de travail.