Introduction
Cet outil permet de choisir les appareils offrant une protection respiratoire contre les bioaérosols et est destiné à être utilisé conjointement avec CSA Z94.4, Choix, utilisation et entretien des appareils de protection respiratoire (éditions de 2011 et de 2018).
Cet outil est destiné à être utilisé par une personne qualifiée après avoir mis en application les principes établis en matière de santé et de sécurité au travail et mené une évaluation des risques pour les situations d’exposition examinées.
Le processus de sélection porte sur un seul milieu de travail et une seule activité à l’origine de l’exposition. Des changements dans le milieu de travail ou l’activité nécessitent une nouvelle utilisation de l’outil.
Il est possible de produire un rapport permettant à l’utilisateur de fournir d’autres renseignements sur la situation d’exposition ainsi que des conseils aux fins de consultation future.
Groupe CSA s’efforce de fournir en tout temps des services, des outils et des renseignements exacts et à jour. Toutefois, il n’offre aucune déclaration ni garantie, expresse ou implicite, quant à la mesure selon laquelle l’outil de sélection des appareils de protection respiratoire (« Outil ») répond à vos besoins particuliers. Toute décision fondée sur la qualité, la fiabilité, la rapidité et l’utilité de cet Outil, ainsi que sur la quantité et l’exactitude des renseignements et les recommandations qu’il fournit, après que vous y avez saisi des données, est prise à vos propres risques. L’Outil et la documentation, les publications, les programmes logiciels ou le code qui l’accompagnent sont offerts « tels quels », et son utilisation est destinée aux personnes ayant des connaissances et une expérience suffisantes pour l’utiliser et le mettre en application. Veuillez communiquer avec Groupe CSA pour obtenir de plus amples renseignements sur cet Outil et les services que nous offrons.
Pour en apprendre davantage
Cet outil est fondé sur une méthode de gestion graduée des risques qui s’appuie sur une évaluation semi-quantitative des facteurs pris en considération dans un processus de décision visant à offrir le degré recommandé de protection respiratoire (résultat), ce qui permet de choisir les bons types de respirateurs
Voici des lignes directrices supplémentaires extraites de l’annexe M (adaptées de CSA Z94.4-18) à l’intention des personnes qualifiées responsables de déterminer le degré de risque associé aux micro-organismes aéroportés dans les établissements de santé.
Conditions propices à la transmission aéroportée
Il est nécessaire que les conditions qui suivent soient réunies pour qu’il y ait transmission aéroportée d’une infection :
- Il faut que les micro-organismes contenus dans les particules puissent demeurer viables dans l’air pendant une période prolongée.
- Il faut qu’il y ait un hôte réceptif.
- Il faut que l’hôte réceptif soit exposé à une concentration suffisante (dose infectieuse) des micro-organismes viables.
- Les récepteurs de surface des cellules des micro-organismes sont présents au site d’exposition.
Probabilité d’exposition à des micro-organismes aéroportés
La probabilité d’être exposé à des micro-organismes aéroportés contenus dans un bioaérosol dépend d’un certain nombre de facteurs :
- la distance entre la source d’infection (un patient infecté) et l’utilisateur de l’APR;
- la taille des particules d’aérosol contenant le micro-organisme infectieux;
- la viabilité du micro-organisme infectieux; et
- l’environnement animé et inanimé d’une pièce.
Autres voies de transmission
Si les micro-organismes ont d’autres voies de transmission ou si un patient est infecté par plusieurs types de micro-organismes pour lesquels les voies de transmission sont multiples, la personne qualifiée considère toutes les voies de transmission au moment de l’évaluation des risques.
S’il y a, en plus, un risque d’attraper la maladie par contact, la personne qualifiée tient compte du risque d’autoinoculation par un équipement de protection individuelle contaminé pour l’utilisateur et toute personne venant en contact avec cet équipement.
Micro-organismes pouvant être transmis aux humains par voie aérienne
Les travailleurs à risque devraient porter un APR lorsqu’ils donnent des soins à un patient, un résident ou un client ayant une infection présumée ou confirmée causée par un des micro-organismes suivants jusqu’à ce que le patient ou l’environnement ne soit plus jugé contagieux :
- rubéole (virus de la rougeole);
- variole du singe;
- Mycobacterium tuberculosis respiratoire (pulmonaire, laryngée, pleurale) (aussi M. africanum, M. bovis). Le port d’un APR est également recommandé au cours de l’exécution d’actes médicaux générateurs d’aérosols sur des lésions non pulmonaires infectées par le Mycobacterium tuberculosis (aussi M. bovis, M. africanum);
- virus de la variole;
- vaccine;
- virus varicelle-zona;
- virus varicelle-zona (zona/varicelle disséminée); et
- coronavirus dans un syndrome respiratoire aigu sévère (coronavirus du SRAS).
La transmission aux humains par voie aérienne peut se produire dans le cadre d’actes médicaux générateurs d’aérosols
- Cela peut arriver dans le cas d’infections respiratoires émergentes;
- Les fièvres hémorragiques virales dues aux virus de Lassa, Crimée-Congo, Ebola et Marburg pourraient, en théorie, être transmissibles à l’humain par voie aérienne pendant un acte médical générateur d’aérosols.
Étapes de l’évaluation des dangers liés aux bioaérosols non infectieux (NI) (groupe de risque 1)
Note : La personne qualifiée a la possibilité de consulter les ouvrages de référence précisés ci-dessous pour de plus amples renseignements et des lignes directrices supplémentaires pour la détermination du groupe de risque.
1. Détermination du ou des dangers
La nature du ou des dangers devrait être déterminée de la façon suivante afin qu’une analyse des risques puisse être effectuée :
- Identifier le ou les bioaérosols NI présents dans le milieu de travail.
- Estimer ou mesurer la concentration des bioaérosols NI.
- Déterminer s’il existe un règlement sur la santé en vigueur ou une norme qui s’applique aux contaminants pour les activités ou le milieu, afin de contrôler l’exposition aux bioaérosols NI dans le milieu de travail.
- Identifier des lignes directrices qui s’appliquent aux activités ou au milieu, afin de contrôler l’exposition en milieu de travail aux bioaérosols NI.
2. Caractérisation des bioaérosols NI
Les facteurs suivants concernant une opération ou un procédé devraient être pris en compte pour évaluer l’exposition :
- les caractéristiques de l’opération ou du procédé en rapport avec le rejet de bioaérosols NI lors de procédures régulières ou non;
- sa durée et son impact sur la protection efficace du travailleur devant utiliser l’APR et les exigences physiques du travail;
- les plans des lieux de travail, ainsi que les activités, la température, l’humidité relative, la pression atmosphérique, les variations saisonnières et les procédures d’entretien;
- les matériaux utilisés, produits ou entreposés, y compris les matières premières, les produits finals, les sous-produits, les fragments, les toxines et les déchets particulaires de toutes sortes d’êtres vivants; et
- les procédures non régulières telles que les réparations d’urgence, les procédures d’arrêt, les opérations d’évacuation et de sauvetage ou une exposition accidentelle éventuelle en cas de déversement ou de mauvais fonctionnement de l’équipement ou des processus.
3. Identification des bioaérosols NI par état physique
L’état physique de tous les bioaérosols NI en milieu de travail devrait être noté, selon qu’ils se présentent sous forme de particules, de liquide ou de solide.
4. Estimation ou mesure de la concentration des bioaérosols NI
Une estimation de la concentration atmosphérique des bioaérosols NI auxquels des travailleurs pourraient être exposés devrait être effectuée par une ou plusieurs personnes qualifiées de la façon suivante :
- en faisant éventuellement des échantillonnages et des analyses de l’air conformément à des pratiques d’hygiène du travail reconnues;
- en utilisant des modèles mathématiques ou en faisant des évaluations qui tiennent compte du volume dans le milieu de travail; ou
- en se fondant sur l’expérience dans des circonstances semblables et des situations antérieures déjà documentées.
5. Évaluation des dangers des bioaérosols non infectieux (NI)
Exécuter les procédures d’évaluation des articles 6.5 à 6.7.
Étapes de l’évaluation des dangers des bioaérosols infectieux (groupe de risque 2, 3 ou 4, respectivement) éventuellement présents — Détermination de la nature du ou des dangers potentiels
La nature du ou des dangers devrait être déterminée de la façon suivante afin qu’une analyse des risques puisse être effectuée. Identifier le ou les aérosols biologiques infectieux [micro-organisme(s) atmosphérique(s)] présents durant les activités. Documenter et tenir compte des données disponibles sur les aspects suivants :
- le ou les micro-organismes pouvant être présents et leurs effets infectieux possibles ou autres effets néfastes lorsqu’ils sont inhalés;
Note : S’il y a plusieurs types de micro-organismes, se concentrer sur ceux qui sont les plus dangereux (c.-à-d., le groupe de risque le plus élevé). - le taux de génération des bioaérosols potentiellement infectieux résultant des activités, fréquence d’exposition et voie(s) de sortie (processus d’aérosolisation, p. ex., toux, reniflement, réaérosolisation éventuelle);
- ce qui est connu ou non sur la capacité potentielle des micro-organismes de survivre et de conserver leur capacité infectieuse dans un aérosol en milieu de travail lors de périodes prolongées, et connaissance des facteurs environnementaux qui peuvent avoir une incidence sur cette capacité;
- comportement des bioaérosols infectieux de la source (p. ex. humaine, animale) jusqu’à la zone respiratoire du ou des travailleurs pour les activités évaluées;
Note : Ce comportement est lié à la taille des particules, à l’association avec des particules, à la proximité de la source, à la température, à l’humidité relative, à la lumière UV et à des moyens d’atténuation techniques (p. ex., conception de la ventilation et plan de l’aire de travail). - estimer ou mesurer la concentration des bioaérosols potentiellement infectieux;
- déterminer s’il existe un règlement sur la santé ou une norme s’appliquant aux contaminants visant les activités ou le milieu, de sorte à pouvoir contrôler l’exposition aux bioaérosols infectieux dans le milieu de travail; et
- identifier des lignes directrices pertinentes visant les activités ou le milieu, afin de pouvoir contrôler l’exposition aux bioaérosols infectieux dans le milieu de travail.
Notes :
- Certains intervenants voudront peut-être inclure une évaluation de la réceptivité individuelle des travailleurs (p. ex., immunisation antérieure, compétence immunitaire, vaccination et efficacité de la vaccination) par une personne qualifiée. Toutefois, certains aspects éthiques, scientifiques, juridiques et sociaux devraient être pris en compte.
- Les ouvrages de référence énumérés ci-dessous peuvent être consultés par une ou plusieurs personnes qualifiées désirant obtenir des renseignements contextuels et des lignes directrices supplémentaires sur la façon de déterminer une classification appropriée pour le groupe de risque.
Les ouvrages de référence qui suivent ont pour but d’aider les personnes qualifiées à classer les bioaérosols dans les groupes de risque appropriés.
- Centers for Disease Control and Prevention. 2007 Guideline for Isolation Precautions: Preventing Transmission of Infectious Biological aerosols in Healthcare Settings.
http://www.cdc.gov/hicpac/pdf/isolation/Isolation2007.pdf - Agence de la santé publique du Canada. 2022. Lignes directrices pour la prévention et le contrôle des infections liées aux soins de santé. Relevé des maladies transmissibles au Canada (mises à jour fréquentes)
https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies-infectieuses/infections-nosocomiales-professionnelles.html - Agence de la santé publique du Canada. 2013. Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins.
Tableau 4, Caractéristiques de transmission et précautions selon la maladie ou le tableau clinique
Tableau 5, Caractéristiques de transmission et précautions selon l’étiologie précise
https://www.canada.ca/content/dam/phac-aspc/documents/services/publications/diseases-conditions/routine-practices-precautions-healthcare-associated-infections/pratiques-de-base-precautions-infections-aux-soins-de-sante-2016-FINAL-fra.pdf - IRSST (Institut de recherche Robert-Sauve en sante et en sécurité du travail)
Guide sur la protection respiratoire contre les risques biologiques
https://www.irsst.qc.ca/recherche-sst/projets/projet/i/3548/n/biological-hazard-respiratory-protection-guide-0099-5810 - Agence de la santé publique du Canada. Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes (FTSSP) (anciennement appelées « fiches techniques santé-sécurité pour les substances infectieuses »)
https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/biosecurite-biosurete-laboratoire/fiches-techniques-sante-securite-agents-pathogenes-evaluation-risques.html - Santé publique Ontario: Pratiques de base et précautions supplémentaires
https://www.publichealthontario.ca/fr/health-topics/infection-prevention-control/routine-practices-additional-precautions - Agence de la santé publique du Canada. Normes et lignes directrices canadiennes sur la biosécurité
https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/normes-lignes-directrices-canadiennes-biosecurite.html - Agence de la santé publique du Canada. Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections, dans les milieux de soins, révisé novembre 2016
https://www.canada.ca/content/dam/phac-aspc/documents/services/publications/diseases-conditions/routine-practices-precautions-healthcare-associated-infections/pratiques-de-base-precautions-infections-aux-soins-de-sante-2016-FINAL-fra.pdf