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Une recherche met en lumière le besoin de normes et de seuils pour la pollution atmosphérique d’origine industrielle

Gianina Giacosa Massa, étudiante à la maîtrise, Université Dalhousie, récipiendaire de la bourse d’études supérieures 2021 du Groupe CSA

En 2019, le Groupe CSA a lancé son programme de bourse d’études supérieures pour soutenir les étudiants à la maîtrise menant des recherches liées aux normes. Nous voulons présenter les titulaires de bourses de 2021 et vous expliquer en quoi leurs recherches peuvent contribuer à l’amélioration des normes.

Photo de profil de Gianina Giacosa Massa, titulaire d’une bourse d’études supérieures du Groupe CSA en 2021L’industrie des pâtes et papiers figure parmi les principales sources de pollution et elle a un effet sur la qualité de l’eau et de l’air ainsi que sur la santé des gens vivant à proximité des usines. Même si toutes les organisations rejetant des polluants au-delà des seuils fixés doivent déclarer leurs émissions annuelles à l’Inventaire national des rejets de polluants (INRP), aucun plafond n’a été établi et personne ne veille au respect des limites recommandées.

Sachant que malgré les déclarations rassurantes de l’industrie, la population locale du comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse, s’inquiète depuis longtemps des odeurs nauséabondes et des possibles conséquences sur la santé, Gianina Giacosa Massa a voulu en savoir plus sur la façon dont l’industrie mesure et déclare ses émissions atmosphériques. Étudiante à la maîtrise en études environnementales de l’Université Dalhousie, Gianina a mis l’accent sur neuf usines de pâtes et papier du Canada atlantique et sur sept polluants qu’elles émettent, dont le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre et les matières particulaires 2,5 (P2,5), des particules capables de voyager profondément dans le système respiratoire et de causer de nombreux problèmes de santé à court et long termes.

Gianina a examiné les données de l’INRP accessibles au public d’un nouvel angle. Elle a considéré de façon exhaustive une industrie précise — celles des pâtes et papiers — à l’échelle de toute la région et a analysé 17 années de données. Même si de nombreuses usines déclarent des données liées à des paramètres différents, cette évaluation des données à long terme a rapidement permis d’établir un modèle d’émissions nocives. Dans certains cas, les polluants dépassaient le seuil de déclaration dans une proportion stupéfiante de 100 000 %, sans conséquence pour les pollueurs.

Travailler avec le Groupe CSA m’a permis de me rendre compte que s’il est possible d’avoir des normes et des lignes directrices sur d’autres émissions, pourquoi ne pas en avoir sur la qualité de l’air? J’espère que nous pourrons mener d’autres recherches et étudier d’autres avenues dans ce domaine à l’avenir.

– Gianina Giacosa Massa, étudiante à la maîtrise, Université Dalhousie

Dans le second volet de sa recherche, Gianina s’est penchée sur des événements associés à de fortes concentrations de P2,5 dans le comté de Pictou. À l’aide de données météorologiques du ministère de l’Environnement de Nouvelle-Écosse, elle a pu trouver la source de la pollution et déterminer si les émissions avaient été déclarées par la source.

Le travail de Gianina suggère que même si l’utilisation de l’INRP a augmenté au cours des dix dernières années, l’inventaire compte de nombreuses limites. Comme Gianina l’indique dans l’article évalué par les pairs Characterization of Annual Air Emissions Reported by Pulp and Paper Mills in Atlantic Canada (en anglais) publié dans le journal Pollutants, le simple fait de déclarer des données dans l’INRP est insuffisant pour réduire les émissions polluantes. Le manque de normalisation quant à la déclaration des émissions et aux différentes autorisations accordées aux installations industrielles dans divers territoires de compétence complique davantage le dossier.

Gianina et son superviseur, le professeur agrégé Tony Walker, Ph. D., soulignent que le manque de normes sur l’industrie portant sur la pollution atmosphérique n’est pas unique au Canada. Ils envisagent les normes relatives aux gaz à effet de serre comme un modèle possible pour l’élaboration de lignes directrices susceptibles d’améliorer la qualité et de l’air et de forcer les installations industrielles à mettre en œuvre des mesures et des technologies qui pourraient réduire la quantité d’émissions polluantes.

La collaboration entre les chercheurs et le Groupe CSA est un véritable processus bilatéral. Il montre aux chercheurs étudiants que les normes sont plus complexes qu’il n’y paraît. Il aide aussi le Groupe CSA à se tenir informé des recherches susceptibles d’avoir un effet sur l’élaboration des futures normes. C’est une excellente possibilité d’apprentissage pour les étudiants et pour le Groupe CSA.

– M. Tony Walker, Ph. D., Université Dalhousie

Gianina et le professeur Walker voient aussi là un grand avantage du programme de bourse d’études supérieures du Groupe CSA. Au fil de son travail, Gianina a exploré des normes et d’autres outils réglementaires et a beaucoup appris sur la façon dont on les crée. Elle a approfondi sa compréhension du rôle de la recherche dans l’élaboration de normes. De plus, Gianina et le professeur Walker apprécient le soutien du Groupe CSA et l’intérêt qu’il accorde à ce secteur d’activités pour lequel des normes pourraient être bénéfiques.

En savoir plus sur la bourse d’études supérieures du Groupe CSA.

PUBLIÉ LE

juin 3, 2022